4 astuces ultra simples à mettre en place pour plus de mouvement lors du travail instrumental

Bien que le sujet ne soit encore pas totalement démocratisé, la plupart des musicien·ne·s ont conscience du fait que les longues heures de jeu sont très fatigantes pour le corps.

Pourtant, rares sont celles et ceux qui ont intégré une routine corporelle à leurs sessions de travail.

Moi la première : je sais à quel point l’échauffement, le mouvement pour délasser les membres et enfin les étirements sont importants.

Et c’est avec la meilleure volonté du monde que je me dis à chaque session de travail que cette fois, c’est la bonne, je vais faire tous ces exercices que je sais être bons pour mon corps.

Je commence donc à travailler.. le temps passe.. et au moment où je me dis que ce serait bien de s’étirer un peu par exemple, je vois que la première élève arrive dans 5 minutes. Alors oui, je pourrais faire un étirement pour mon bras gauche.. mais puisque que j’ai l’instrument dans les mains, autant en profiter : je vais plutôt rejouer ce trait là, que je travaille depuis 20 minutes, juste pour être sûre que je l’ai bien enregistré..

Et paf, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, me voila accompagnée pour le reste de la journée par quelques tensions musculaires bien sympathiques. Tellement sympathiques qu’elles se font d’ailleurs très discrètes, c’est à peine si je les sens. Et d’ailleurs, la journée passant, j’en viens à les oublier et je vais me coucher, les laissant tranquillement passer la nuit sur le canapé (mon bras gauche).

Reprise ad libitum: Les jours passent, les voila bien installées. Elles ont pris leurs aises, sont bien moins discrètes. Elles font vraiment comme chez elles, ne se cantonnent plus au canapé du salon mais laissent trainer leurs affaires un peu partout (épaule, nuque..). Il est devenu difficile voire impossible de m’en débarrasser gentiment (avec des étirements par exemple), il va falloir employer la force (séances de kiné et peut être bien anti-inflammatoires..).

Voila pourquoi il est important de prendre soin de son corps lors du travail instrumental MÊME si sur le coup on n’a pas mal et MÊME si on pense qu’on n’a pas le temps et que rejouer le trait une 136ème fois sera plus productif que prendre soin de son corps.

Ca vous parle ? Alors laissez-moi vous partager mon optimisme (l’autodiscipline est bien une qualité que partagent tou·te·s les musicien·ne·s) et 4 astuces simples à mettre en place, grâce auxquelles vous pourrez créer et maintenir facilement une routine corporelle lors de votre travail instrumental.

1. Planifier

La plupart de nos séances de travail instrumental sont planifiées, soit dans notre tête soit par écrit : nous savons combien de temps nous avons et nous suivons un plan de travail que nous nous sommes fixé.

Voici à quoi ressemblerait une session de travail organisée mais pas très sympathique pour notre corps :

Vous le savez aussi bien que moi, une telle séance laisse trop peu de place au mouvement : la bonne volonté suffit malheureusement rarement !

Il est donc bien plus efficace d’intégrer le travail corporel au plan de travail, de sorte qu’une session sympathique pour le corps ressemble plutôt à ça :

C’est simple mais rudement efficace !

2. Offrir un support propre et sûr à son instrument..

.. pour pouvoir le déposer souvent ! (Ne s’applique bien entendu pas aux instruments-meubles !).

Car cela parait évident mais on a tendance à l’oublier : déposer son instrument libère les mains, favorise le mouvement et permet au corps de s’étirer intuitivement, selon ses besoins.

C’est valable pour les sessions de travail mais aussi pour les répétitions.

Alors créons nous un nouveau réflexe : dès que je sors mon instrument de sa boite / son étui, je repère l’endroit sûr qui lui servira de support pendant la pause.

(Non, le rebord du pupitre n’est pas considéré comme un support sûr !).

Accordéonistes : fervente adepte du moindre effort, je suis persuadée qu’il vaut mieux déposer l’accordéon sur une table « tel quel », sans le tourner, plutôt que sur le sol – notre dos nous en remercie.

3. Créer un coin « travail corporel »

Cela ne coute pas grand chose et c’est très efficace : laisser en permanence un tapis de yoga prêt du pupitre, déjà déroulé et libre de tout objet. Véritable invitation au mouvement, c’est l’assurance de pouvoir laisser son corps bouger dans toutes les directions et positions dont il aura besoin.

(Non, on ne se sert pas du tapis de yoga comme du support propre et sûr cité plus haut)

(Non, on ne s’en sert pas non plus comme d’un coin pour faire des piles de partitions)

(Si si, on le laisse VRAIMENT sans rien dessus !)

C’est grâce à cette astuce toute bête que les pensées suivantes appartiendront au passé :

« Aaah je sens bien qu’un position de chandelle me ferait le plus grand bien.. mais le tapis de yoga est dans le placard derrière l’aspirateur.. je la ferai demain ! »

« Je n’arrive plus à me concentrer, je vais faire une pause, m’allonger et me détendre vraiment avant de reprendre le travail.. ah mais le sol est vraiment très froid et pas très propre.. je vais aller faire un tour sur le blog d’ipaia, c’est aussi un moyen de me détendre ! »

Et si vous travaillez dans plusieurs salles différentes au fil des jours, sachez qu’il existe des tapis de yoga de voyage qui sont très légers et que l’on peut plier et glisser facilement dans l’étui de l’instrument (ne s’applique pas aux piccolistes), comme par exemple celui de Yogamatata.

4. Travailler pieds nus

Pour finir, voici une astuce à nouveau très simple mais qui favorise grandement le mouvement ! Jouer pieds nus a de nombreux avantages, mais c’est surtout un frein de moins au travail corporel (et moins il y a de freins, plus il y a de chances que l’on s’y mette vraiment !).

Voila le genre de situation qui ne se produira plus si vous prenez le réflexe d’enlever vos chaussures avant même de sortir l’instrument de sa boite :

« Tiens, je sens bien que c’est le moment d’utiliser mon beau tapis de yoga qui m’attend là, déjà déroulé et pas encombré.. seulement il faut que je défasse mes lacets, que je m’extirpe de mes chaussures.. et après il faudra que je les remette, les referme.. j’ai le temps de faire 2 gammes si jamais je garde mes chaussures.. j’inaugurerai mon tapis de yoga demain ! »

Voila, j’espère que ces 4 astuces sur le ton de l’humour (mais très sérieuses) vous aideront à intégrer une routine corporelle à vos séances de travail !

N’hésitez pas à m’envoyer vos retours ou à partager d’autres astuces en commentaire !

Fanny Mas

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